Joana Moll
Ultimate solvers, 07.07.2020
Ultimate solvers, sa contribution à la série HEK Net Works, révèle la philosophie techno-utopique des sociétés internationales de design à travers leurs slogans cyniques. Ultimate solvers est visible du 7.7 au 14.7.2020 ici: www.janavirgin.com/HEK/
Joana Moll est une artiste qui vit et travaille à Barcelone et à Berlin. Son travail analyse les répercussions du techno-capitalisme sur les dynamiques sociales et le développement même des technologies numériques. Les thèmes tels que la surveillance, l'exploitation lucrative des données personnelles et l'impact écologique des technologies numériques sont récurrents dans son travail. Elle a créé des installations sur Internet qui affichent en temps réel la production de CO2 générée par la recherche globale des utilisateurs de Google. Elle a également exposé les pratiques actuelles des sites de rencontres en ligne et leur utilisation douteuse des données privées.
Déclaration de Joana Moll sur son travail Ultimate solvers (2020):
«La
crise COVID-19 a mis en évidence un échec systémique massif sur les
plans social, écologique, politique et économique. Même si les causes et
les conséquences de cette crise sont très complexes et profondes, on
nous a répété à maintes reprises qu'elle pouvait être résolue avec une
autre application. Cette approche technique de résolution des problèmes
est communément appelée techno-solutionnisme. Le techno-solutionnisme
tend à simplifier et à obscurcir les différentes réalités qui
déclenchent les problèmes particuliers qu'il tente de résoudre; il ne
permet tout simplement pas de faire face aux problèmes. Même s'il a été
démontré que le techno-solutionnisme ne fonctionne pas lorsqu'il s'agit
de résoudre des événements très complexes, comme la pandémie mondiale
actuelle, il est une fois de plus adopté avec enthousiasme comme la
seule réponse possible à une situation critique. Mais qui définit et met
en œuvre ces solutions technologiques? ‘Ultimate solvers’ rassemble une
série de slogans, d'identités de marque et de supports graphiques
utilisés par les principales entreprises qui prescrivent des correctifs
technologiques pour annoncer leurs produits. Il est intéressant de noter
que ces sociétés ont tendance à utiliser un langage assez précis pour
définir ce qu'elles font réellement de manière très imprécise.
Néanmoins, ces sociétés comprennent précisément comment tirer profit des
réalités que leurs technologies créeront et dont elles tireront parti.
On ne peut pas s'empêcher de se demander quelles seront les implications
à long terme de la résolution de problèmes systémiques très complexes
avec des solutions technologiques réductionnistes. L'avenir n'est pas
brillant.»